L’Espagne

mardi 1er novembre 2005
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L’Espagne

I Un pays méditerranéen en renouveau

1/ Un pays méditerranéen

L’Espagne est l’un des plus vastes pays d’Europe avec 504 780 km2 mais avec une des densités les plus faibles d’Europe avec 81 hab/km2 en 2002 car c’est un pays montagneux : 40% du territoire est situé entre 500 et 1000 mètres.

Elle s’étend sur 85% de la péninsule ibérique et compte 40,9 millions d’habitants en 2001. Séparée du reste de l’Europe par les Pyrénées, elle est ouverte sur la Méditerranée et l’Atlantique. Elle n’est séparée du Maghreb que par le détroit de Gibraltar, large de 12 kilomètres.

Le pays est composé d’un plateau (la meseta), bordé de chaînes de montagnes et d’étroites plaines littorales. Au centre, le haut plateau de la Meseta a des étés très chauds et des hivers rigoureux (climat continental). Le nord-ouest est océanique et humide. L’est et le sud connaissent un climat méditerranéen très sec.

Dans une grande partie de l’Espagne, les précipitation sont faibles et le manque d’eau est un problème.

2/ Un riche patrimoine historique

L’Espagne a une histoire brillante. L’Espagne a connu l’influence de l’Empire romain, de la religion chrétienne, de la civilisation musulmane du Maghreb au Moyen Age.

Après la Reconquista (à partir du XI eme s., reconquête de l’Espagne musulmane par les petites Etats chrétiens du Nord) et la prise de Grenade en 1492 par les rois catholiques, l’Espagne devient une grande puissance au XVI e s et XVIIe s. (le siècle d’or). Elle a colonisé une partie de l’Amérique centrale et de l’Amérique du sud. Au XIX e s., elle reste à l’écart de la révolution industrielle et perd ses colonies.

Elle est devenue ensuite une puissance mineure. La guerre civile de 1936-1939 a dévasté un tiers du pays et débouche sur 36 ans de dictature de Franco.

3/ Une démocratie récente

Après plus de trente ans de dictature sous le régime du général Franco (1939-1975), l’Espagne est devenue une démocratie en 1975 et une monarchie parlementaire.

En 1978, l’Etat a créé 17 communautés autonomes ( une province qui a son gouvernement élu et qui dispose de pouvoirs dans les domaines culturels et économiques. Pays basque et Catalogne ont des pouvoirs supplémentaires). Certaines ont obtenu leur propre langue officielle au côté de l’espagnol et une très large autonomie (Catalogne, Pays basque).

Depuis 1986, elle fait partie de l’Union Européenne. Elle en a reçu des aides financières massives qui lui ont permis par exemple de moderniser son réseau de transport. Elle s’est ouverte davantage sur les pays de l’Union avec lesquels elle réalise aujourd’hui 69,6% de ses échanges (et 65,3% de ses importations). L’ouverture sur l’Europe a permis une forte croissance économique avec l’arrivée de capitaux étrangers.

Enfin et surtout, l’Espagne a connu une forte croissance économique. Entre 1996 et 1999, l’Espagne a créé autant d’emplois à elle seule que tout le reste de l’Union européenne (2 millions).

Le chômage est passé de 23% de la population ( Andalousie : 30%) à 15,9% en 1999 et 11,5% en 2003.

Elle est aujourd’hui un pays riche et la neuvième puissance du monde ( la cinquième puissance derrière l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l’Italie).

Ses entreprises investissent surtout en Amérique latine, le nouvel eldorado, où elle est devenue le premier investisseur étranger.

II Le développement du pays

1/ La modernisation des campagnes

En Espagne, la moitié des terres ne sont pas cultivées à cause de la sécheresse estivale. Les autres sont consacrées à une agriculture traditionnelle sous pluie ( céréales, vigne, olivier) ou à une agriculture irriguée.

L’agriculture irriguée est ancienne dans les plaines littorales de Valence et de Murcie où les huertas produisent des agrumes, des fruits et des légumes.

Depuis 30 ans, l’irrigation a gagné presque toutes les autres plaines littorales ainsi que les vallées intérieures grâce à de grands barrages. Les fruits et légumes espagnols sont exportés dans toute l’Europe.

2/ L’essor rapide de l’industrie

La production industrielle a fortement augmenté. Depuis les années 1970, les firmes automobiles étrangères ( Volkswagen, Renault) ont installé des usines en Espagne pour profiter d’une main d’œuvre encore bon marché tout en restant dans l’Union européenne. L’automobile est la première industrie du pays. La Catalogne connaît une croissance économique très forte avec des activités nombreuses et très variées.

Néanmoins, avec l’ouverture de l’Espagne à la concurrence internationale, les vieilles industries du Nord (sidérurgie, construction navale) déclinent, entraînant une montée du chômage dans ces régions.

3/ L’explosion du tourisme

Dès 1950, le tourisme européen s’est développé. Le tourisme s’est beaucoup développé après 1960 grâce aux belles plages, au climat chaud et ensoleillé l’été et aux prix moins élevés qu’en France. Avec 45 millions d’entrées par an, l’Espagne est le troisième pays touristique du monde et le deuxième d’Europe après la France.

Le tourisme rapporte des devises et emploie 12% des actifs. Mais il concurrence l’agriculture pour l’eau et pour l’espace. Les grands immeubles de front de mer des stations balnéaires dénaturent fortement le littoral.

III La mutation de la société

1/ Une société de pays riches

Depuis 1975, le revenu par habitant a quadruplé (20 150 $ en 2001 contre 23 990 en France). La mortalité infantile a chuté (5,1%° en 2000 contre 5 en France). L’espérance de vie est devenue l’unes des plus forte d’Europe avec 79 ans en 2001.

La société a beaucoup changé depuis la chute du général Franco en 1975. Les actifs du primaire sont 5,9 % en 2002 contre 25% en 1975. Tandis que le tertiaire est passé de 40 à 62,9 % des actifs en 2002.

La condition féminine s’est beaucoup transformée avec la légalisation du divorce, de la contraception et de l’avortement et l’augmentation du travail des femmes. L’Eglise a perdu beaucoup de son influence.

2/ Une croissance urbaine brutale

Jusqu’aux années 1960, la population est surtout rurale. Après 1970, l’Espagne a connu une forte croissance urbaine alimentée par l’exode rural. Les vieux noyaux urbain se sont ceinturés de grands immeubles modernes. 77,8 % des Espagnols vivent dans les villes en 2001.

Avec l’exode rural, la Meseta et les régions intérieures rurales se dépeuplent au profit de Madrid et des villes littorales. Le déséquilibre traditionnel du peuplement entre les régions du centre et de la périphérie s’est encore accentué.

3/ Une population vieillissante : l’effondrement de la fécondité

Comme dans tous les pays méditerranéens, la natalité a diminué depuis 1975 (moins de 10%°). Entre 1976 et 2000, le nombre d’enfants par femme est passé de 2,9 à 1,15. L’accroissement naturel a fortement baissé.

Cette chute de la fécondité s’explique par la hausse du niveau de vie, la déchristianisation, le désir de réussite des femmes, l’absence de soutien de l’Etat aux familles nombreuses.

La population stagne et vieillit. Les moins de 15 ans sont 17% contre 20% en France.

L’Espagne n’est plus un pays d’émigration comme entre 1950 et 1975 mais d’immigration en provenance d’Afrique ( Maghreb) ou d’Espagnols qui reviennent au pays pour passer leur retraite. Le solde migratoire, fortement négatif jusqu’en 1975, est devenu positif.

IV Le dynamisme de l’est et du sud

Le dynamisme de l’est et du sud s’explique par des liaisons faciles avec l’Europe (autoroutes, ports, TGV), par l’attrait du climat et du littoral méditerranéen. L’agriculture intensive et irriguée de fruits et légumes (serres), pratiquée dans les huertas littorales, a pour but l’exportation en Europe (camions frigorifiques).

L’Espagne est le second pays touristique d’Europe derrière la France avec 45 millions de visiteurs par an venant surtout d’Europe. Autoroutes et avions charters favorisent l’accès aux stations balnéaires d’un littoral très urbanisé. Cela pose de graves problèmes d’environnement et d’approvisionnement en eau.

V L’Espagne intérieure et atlantique

1/ La difficile reconversion du nord-ouest atlantique

L’Espagne atlantique, humide et montagneuse, comprend la Galice, les Asturies, la Cantabrique et le Pays Basque. L’élevage bovin est associé à la polyculture. Elle représente 55% des pêcheurs et 75% du poisson pêché en Espagne.

Les ressources minières de la montagne ont permis le développement d’industries lourdes ( sidérurgie, engrais, verrerie) à Bilbao, Avila et Santander, aujourd’hui en crise et en reconversion. Elle a connu la révolution industrielle du XIXe alos que le sud restait rural.

2/ Les contrastes de l’Espagne intérieure

Elle est inculte ou consacrée à l’élevage extensif du mouton et à la céréaliculture non irriguée. Dans les grandes vallées les barrages permettent l’irrigation des fruits et légumes. Secanos et regadios s’opposent. L’agriculture se spécialise dans la qualité avec les olives et le vin. Les villes bénéficient d’investissements étrangers ( textile, habillement, automobile) car la main d’œuvre est moins chère que dans l’Europe du nord.

3/ L’essor de l’agglomération de Madrid
Née de la volonté du pouvoir royal au XVI e s., Madrid est la capitale économique, politique, culturelle et touristique. Elle est favorisée par sa situation centrale. Au début du XX e s., elle compte 500 000 habitants. C’est le premier centre tertiaire et le deuxième centre industriel. Les problèmes sont le trafic, la pollution et les cités dortoirs de banlieues. Les contrastes régionaux s’aggravent au profit de Madrid et de Barcelone.


 

 


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