Leçon : La France entre deux guerres

jeudi 23 septembre 2004
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Chapitre 3 : La France entre deux guerres (1918-1939)

I La France face à la crise

1/ La République après la guerre

La France connaît la IIIeme République, née en 1875. Au Parlement, on distingue la droite et la gauche. La gauche est formée des radicaux, de la SFIO et du parti communiste (PCF). Né en 1920, le PCF veut une révolution bolchevik.

En dehors du Parlement, l’extrême droite, les ligues comme l’Action française, les Croix de Feu, haïssent la république parlementaire, les communistes, les Juifs, les étrangers.

2/ Les crises des années 30

Après 1918, la France se relève lentement de ses ruines. La natalité est insuffisante. La population vieillit.

Dans les années 1920, les achats et les placements américains ont contribué au redressement de l’Europe. Mais quand les Etats-Unis entrent dans la crise économique de 1929, ils arrêtent leurs importations et rapatrient leurs capitaux. L’Europe plonge dans la dépression.

Prix et production s’effondrent. Le chômage augmente. La production agricole et industrielle diminue, entraînant de nombreuses faillites d’entreprises. Les salaires baissent.

Le chômage réduit de nombreuses familles à la soupe populaire. Femmes, immigrés, ouvriers non qualifiés sont les premières victimes. Des marches de la faim réclament du pain, du travail.

Cela renforce l’hostilité à l’égard des étrangers. L’Etat paraît incapable de résorber le chômage.

La crise est aussi politique. Les gouvernements n’ont pas de majorité stable à l’Assemblée. Ils sont souvent renversés par la Chambre des députés. 19 gouvernements se succèdent de 1929 à 1936. Droite et gauche se succèdent au pouvoir depuis 1918.

L’impuissance du gouvernement est critiquée. De nombreux scandales financiers donnent une mauvaise image des hommes politiques. La république perd la confiance d’une partie de la population. L’antiparlementarisme progresse.

3/ Le rassemblement de la gauche

Des anciens combattants, l’extrême-droite, les ligues , comme celle des Croix de Feu, de l’Action française remettent en cause le régime parlementaire. Elles refusent les élections, la démocratie parlementaire. Elles sont xénophobes et antisémites. Elles sont proches du fascisme et veulent un Etat fort et autoritaire.

Le 6 février 1934, aux cris de « A bas les voleurs ! » les anciens combattants et les ligues manifestent devant l’Assemblée contre la république parlementaire. C’est l’émeute (15 morts et 1500 blessés).

Daladier démissionne. Pour la première fois depuis 1870, un gouvernement de la République s’incline devant les manifestants. La gauche voit dans cet événement une tentative de coup d’Etat des fascistes.

En 1934, le PCF de Maurice Thorez et la SFIO du socialiste Léon Blum s’allient. Ils sont rejoints par les radicaux (Edouard Daladier). Le PCF participe avec la SFIO et les radicaux à une manifestation commune contre le fascisme le 14 juillet 1935.

C’est la naissance du Front populaire : l’alliance des trois principaux partis de gauche pour lutter contre l’extrême droite. En 1936, les partis du Front populaire ont un programme électoral commun : « le pain, la paix, la liberté ».

II Le front populaire

1/ 1936 : la victoire du Front populaire

Aux élections législatives de 1936, le Front populaire obtient la majorité absolue à la Chambre des députés. Léon Blum, chef de la SFIO, devient le président du Conseil. C’est la première fois qu’un socialiste dirige le pays.

A l’annonce de la victoire, des grèves spontanées se déclenchent accompagnées de l’occupation joyeuse du lieu de travail. Il s’agit de faire pression sur les patrons et le gouvernement pour qu’ils engagent les réformes sociales promises.

2/ Le temps des réformes

En 1936 , Léon Blum forme un gouvernement composé de socialistes et de radicaux dont trois femmes. La France est pourtant une des dernières démocraties d’Europe à n’avoir pas accordé le droit de vote aux femmes. Léon Blum dissout les ligues.

Pour la première fois, le gouvernement arbitre les conflits sociaux. Il réunit les représentants des patrons et de la CGT à l’hôtel Matignon, résidence du chef du gouvernement. Ils signent le 7 juin les accords Matignon.

Ils prévoient des fortes hausse de salaires, la reconnaissance des syndicats par les patrons, les congés payés (15 jours par an) et la semaine de travail à 40 heures. La scolarité devient obligatoire jusqu’à 14 ans. Les grèves cessent.

Le gouvernement nationalise les industries d’armement, d’aéronautique,les usines de guerre et les chemins de fer (création de la SNCF). Léon Blum pense résoudre la crise par la relance de la consommation et par la création d’emplois.

Le Front populaire introduit un esprit nouveau. Pour la première fois, le gouvernement comprend des femmes. Il se préoccupe de la science, de la culture, du sport et des loisirs. Durant l’été 1936, beaucoup d’ouvriers partent pour la première fois en vacances.

3/ La chute du front populaire

Les mesures économiques et sociales mettent en difficulté les petites et moyennes entreprises. Le chômage ne recule pas. La hausse des salaires est engloutie par la hausse des prix. Les patrons s’opposent aux mesures sociales et se méfient du gouvernement. La situation économique s’aggrave.

Ces échecs sont exploités par la droite et l’extrême droite qui mènent une violente campagne antisémite contre le gouvernement.

Dès 1936, le Front populaire se fissure. Le parti communiste réclame davantage de mesures sociales. Les communistes voudraient que la France s’engage dans la guerre civile en Espagne, au côté du gouvernement républicain espagnol en lutte contre le général Franco, alors que Léon Blum refuse d’intervenir. Il choisit la non-intervention par crainte d’un conflit européen.

Léon Blum demande les pleins pouvoirs au parlement. Le Sénat les lui refuse. Il démissionne le 22 juin 1937. Les radicaux mettent fin au Front populaire en 1938 en faisant alliance avec la droite modérée. C’est la fin du Front populaire.

Malgré son échec, le Front populaire a donné une dignité au monde ouvrier. Il a relancé l’industrie d’armement. Après avoir signé les accords de Munich en septembre 1938, inquiet de la menace allemande, Daladier donne la priorité au réarmement.


 

 


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